le Tadjikistan et le Pamir.
(ces films ne sont pas de moi, je les ai trouvé sur la toile, mais ils montrent les conditions réelles telles que je les ai rencontrées.....)
Voilà, c'est les adieux aux copains, direction le Tadjikistan.
7h30, il fait frisquet, 11°.
En sortant du village je prends la route à gauche et ....ce n'est pas une route mais un espèce de chemin qui aurait été bombardé! !!!! Et ça monte, ça monte. Et la température descend, descend...
45km plus loin c'est le poste frontière Kyrgyz.
Au revoir messieurs.
Là il y a 20 km de no men's land avant la frontière Tadjik.
Et on le voit bien vu l'état de la route qui ne s' arrange pas.
Par trois fois elle est coupée par des torrents que je passe plus ou moins bien. A la sortie du troisième, bad a boum, par terre.
Pas de bobo ni de casse mais....peux pas relever la bête!
J'enlève les sacs, les valises, tout ce que je peux, rien n'y fait. Entre mes côtelettes qui se rappellent à moi et le souffle court (4200m...) je n'ai plus qu'à attendre. Ce qui m'inquiète un peu vu que je n'ai rencontré personne depuis mon départ.
Je reste là 2h30 à regarder ma bm couchée comme tant d'ânes que j'ai croisé sur les routes.
Puis miracle, un bruit de moteur.
Et hop, à deux l'âne est relevé, harnaché, et repart à l'assaut du Pamir.
4700m, le poste frontière.
Le douanier me fait rentrer et asseoir dans son bureau de 2m x 2m surchauffé (genre 45°) Moi j'ai toutes mes couches, même la combi de pluie puisque dehors il fait 7°. Et il prend son temps, m'offre le thé, appelle le chef pour la pose des cachets et me rend à l'air libre.
Ouf ça redescend un peu.
Plus loin j'aperçois une rivière qui traverse la route (grrrrr) et une bm couchée sur le côté tel un âne (oui bon ça va.....) C'est un motard Russe qui attend depuis 1/2h, le veinard!
Et hop, à deux c'est mieux.....
Ensuite c'est trous, bosses, graviers, sable, un peu d'asphalte, bref le train train, vous connaissez.
Et tous les 300km une barrière avec un contrôle de police comme en Russie il y a 20 ans.
J'aimerais savoir à quoi ça sert de noter que tel jour à telle heure machin est passé là? ????
Le soir je trouve un hôtel sympa, les pieds dans le fleuve bouillonnant, pour 50 somoni ce qui fait environ 6€, et un petit resto typique où je mange un plat Tadjik pour 2,40€.
Je n'arrive pas à dormir, la route est encore longue et difficile et le temps passe.....
Reveil à 6h00, il fait frais. 5mn après avoir quitté la ville je retrouve ma "route" avec son lot d'embûches, mais ça passe.
Je sors de la ville et aperçois un pont métallique jeté sur la rivière. C'est la frontière Afghane.
Je la longe sur plusieurs kilomètres.
J'ai pris la photo d'un village qui s' accroche à la montagne et s' y confond. Pendant cette photo me parviennent au delà la rivière, la vallée, la frontière, le rire des enfants.
Je les vois, ils ont deux siècles de moins que les nôtres. ...
J'arrive à faire 420km sous 37° (j'ai repéré que c'est mon seuil de tolérance, aie aie aie l'Iran???) mais en .....11h... Faites la moyenne. J'ai eu exactement 30km de route goudronnée sur les 420. Et il paraît qu'un joyeux "forumiste" aurait dit que la route du Pamir est tellement bien qu'on peut la faire en Harley....
(1: quel modèle? 2: l'état de la machine à l'arrivée? )
En milieu de journée j'ai changé d'itinéraire. Les sommets c'est bien mais on ne voit pas grand monde.
A ce propos les Tadjik sont beaucoup plus typés "Arabes" que les Kyrgyz qui eux sont plus "Mongols"
Voilà.
J'ai donc quitté le Pamir avec une dernière pensée pour Alexandre le Grand qui a vraiment du en ch..r avec sa troupe, sans abs ni poignées chauffantes!!!!
Ici la nature est brutale. La montagne toujours en mouvement repousse les tentatives de l'homme de la dompter. Les rochers, les rivières attaquent constamment ce que l'homme tente de construire. Et là c'est l'été!
Et pourtant des familles vivent ici et là, au milieu de cette grandiose brutalité. Et de temps en temps, je croise un "employé communal" qui, avec sa pelle et ses mains, rebouche ou enlève un trou ou une pierre. David et Goliath.......
Je devrais être à Dushanbee demain après midi, la capitale.
Inch Allah.
Me revoilà.
Il faut que je vous raconte cette journée du 31 juillet.
Je suis parti à 6h00 et j'ai trouvé une route goudronnée! !!! Si si.... J'ai foncé un max.
Du coup j'étais en avance sur mon planning et j'ai décidé de pousser jusqu'à la frontière, voire de dormir à Samarkand.
Les 100 derniers kilomètres étaient de nouveau dégradés à tel point qu'un effondrement de rochers a bloqué la circulation pendant 1h30.
Malgré tout après 630km j'arrive à la frontière qui n'est qu'à 21km de Samarkand.
Dans une heure je suis sous la douche. Eh eh eh!!!
Disons que j'y étais deux heures après. Pas mal?
Ah j'oubliais, dans un hôtel côté Tadjikistan. ..... La frontière est fermée depuis deux ans!!!!!!
Donc demain dès l'aube demi tour sur ma route caillouteuse pour passer une frontière plus au nord (alors que je vais au sud!!!!). Résultat un détour de presque 800km alors que j'en suis à 21......
Je vous quitte donc pour dormir un peu, j'ai mis le réveil à 5h30.
A bientôt.
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